[Designer] Alexander McQueen

Etudes en pointillés

Perdant son statut d’écolier, le jeune homme se retrouve obligé de chercher un travail. Employé comme apprenti dans un atelier de couture, Alexander McQueen se découvre une passion pour le textile, qui le conduira à rejoindre en 1994 la très réputée Saint Martin School de Londres.

Acquérant un savoir faire très rapidement, Alexander McQueen se fait un nom, mais aussi une réputation. En effet, proposant lors de son show de fin d’année une collection intitulée Jack The Ripper, le styliste ne tarde pas à gagner le respect de la rédactrice et styliste Isabella Blow, qui achètera la totalité de son défilé.

McQueen n’a pas froid aux yeux

Nommé en 1996 à la tête de la création de la griffe Givenchy, Alexander McQueen s’offre une entrée royale dans l’industrie de la mode. Succédant à John Galliano, le jeune styliste soumettra jusqu’en 2001 la griffe française à un véritable électrochoc.

Trésor emprunt d’une enfance prolétaire et de rêves princiers, la première collection de par sa fougue et sa brutalité ne gagne pas le cœur des rédactrices. Leurs esprits étriqués restent fermés face à ce spectacle inhabituel, qui mêle tradition à modernité. C’est pourtant cette année, qu’Alexander reçoit son premier award de Styliste Britannique de l’année.

Après un tel honneur, les portes de la Haute Couture s’ouvrent comme par magie devant Alexander McQueen, qui n’a plus qu’à créer pour être applaudit.

Objets de polémique, coups de génie

Au côté de ses défilés Givenchy, Alexander McQueen s’atèle dans un même temps aux besoins de sa propre griffe. Oscillant entre provocation et douceur, Alexander McQueen mêle à ses coupes sévères traditionnelles une fluidité romantique, très élégante.

Bientôt comparé aux noms les plus prestigieux de la mode, le britannique ne cesse toutefois de surprendre. L’apparition de la mannequin aux deux jambes de bois Aimee Mullins, sur l’un de ses podiums en 1994 provoqua un véritable scandale. Surnommé immédiatement par la presse le « Hooligan de la mode », le jeune homme ne perd pas pour autant un gramme de sa popularité.

Une inspiration ravageuse

Sensible depuis toujours aux défilés tableaux, Alexander McQueen profite de la création de sa propre griffe pour dévoiler sa personnalité. Adoptant tantôt le thème des pirates naufragés, ou s’inspirant de l’univers hitchcockien, le jeune homme réalise des mises en scènes véritablement somptueuses.

S’association en 2000 avec le groupe Gucci, Alexander McQueen se retrouve dans une position de force et en profite pour s’ouvrir les portes de la parfumerie. Kingdom et MyQueen sont des fragrances autobiographiques, qui résument l’authenticité et l’énergie du styliste. Fond ambré, finesse distinguée, les arômes sont mélodieux à souhait.

Avec la naissance d’une collection masculine l’année 2004, Alexander McQueen gagne en amplitude, et décide d’ouvrir des magasins à travers le monde. Ses coupes impérieuses et son goût pour les couleurs tranchées font le plaisir des pays asiatiques comme occidentaux.

L'empreinte d'Alexander McQueen est indélébile

Prince espiègle de la Haute Couture, Alexander McQueen multiplie les collaborations les plus inattendues. Après un tête à tête avec la Maison de joaillerie Boucheron, qui lui conçoit un fermoir pour son sac à main mythique Nova, le styliste dessine une collection inédite pour la griffe Puma. Suivront des commandes sur mesure pour la chanteuse Bjork, ou un appareil signé Samsonite. Eclectique, Alexander McQueen n’a aucune limite, et c’est ce qui le rend si unique. Un homme à ne pas quitter des yeux.